Comment bien choisir mon thé ?

Zǎoshang hǎo[1] ! Ce mois-ci, je vous propose de voyager à travers l’Asie, en l’honneur d’une denrée sacrée, presque divine au pays du Soleil-levant. Si je vous dis « deuxième boisson la plus consommé au monde, pouvant être consommée chaude ou glacée, en matinée et à 17h selon les us et coutumes », vous me dites…le thé, bien sûr ! Enfilez vos baskets et partons ensemble pour un Pékin express riche en saveurs végétales !

[1] Bonjour ! en chinois

Un peu d’histoire…

Vous ne serez pas surpris(e) : le thé trouve ses origines en Asie. Si l’on peut définir aisément le continent originel, c’est bien plus corsé concernant le pays ! De nombreuses nations d’extrême-orient, par le biais de légendes locales datant pour certaines de presque 3000 ans avant notre ère, revendiquent la découverte du thé, avant d’être exporté à l’étranger.

Pour éviter les conflits inutiles (et parce que nous n’étions pas sur place à cette époque, ça remonte quand même !), intéressons-nous plutôt à son évolution concernant son ingestion : consommé en poudre avec du sel et un peu d’eau dès le VIIè siècle ap.JC, on le redécouvre en le battant en mousse trois siècles plus tard : toute une préparation donnant naissance, à juste titre, à un cérémonial encore bien ancré dans la culture asiatique aujourd’hui. Il faudra attendre la fin du XIVè siècle pour le déguster en infusion. Consommé sous cette forme, en Asie, au temps des grandes explorations, on en rapporte en Europe. Pari gagné : d’abord réservé à l’aristocratie, le thé diffuse son parfum enivrant, progressivement, dans toutes les couches de la démocratie. Avec ses 2500 variétés (c’est plus que le vin !), le thé a trouvé sa place dans notre quotidien : si les Français restent des consommateurs modérés de thé avec 250g par an, les Irlandais sont adeptes des Tea Time Parties, avec une consommation de thé chiffrée à 3kg par an : a cup of tea…what else ?!

Comment bien choisir mon thé ?

La question est pertinente car aujourd’hui, la commercialisation du thé à grande échelle a considérablement modifié sa qualité. On ouvre l’œil, et le bon, pour ne pas se faire avoir par l’emballage « healthy » :

– un « bon » thé propose des feuilles entières et recroquevillées, plus ou moins oxydées selon la nature du thé (blanc, vert, long, noir…). Après infusion, les feuilles gonflent, jusqu’à tripler de volume par rapport au volume initial.

– un « mauvais » thé propose des feuilles émiettées…ou plutôt devrais-je dire des miettes de thé ! Après infusion, le volume ne change pas.

De manière générale, on préfère acheter son thé en boutique spécialisée : on trouve de délicieux thés en vrac ou sachets, selon vos envies et votre besoin de praticité. Si certains sont plus chers qu’en grandes surfaces, on y trouve également des thés de qualité abordables, même moins chers que ceux retrouvés au rayon « Petit-déjeuner » des hypermarchés (difficile de s’en rendre compte car en grande surface, les prix sont indiqués pour une boite de 30 à 80g, alors qu’en maisons spécialisées, vous aurez le tarif indiqué en kg : pensez à faire la conversion, vous verrez !). Autre intérêt de taille : on a tout le loisir de demander des précisions et conseils sur place : je veux me mettre au thé mais je ne sais pas lequel prendre, par lequel je commence ? D’où vient cette variété de thé ? Combien de temps dois-je le laisser infuser ? À quelle température ? Autant de questions normales qui induisent que tous les thés ne se préparent pas « juste » en mettant son sachet dans sa tasse et le boire dès versement de l’eau très chaude venant de la bouilloire ! Je précise que les thés industriels contiennent trop souvent des pesticides et des arômes artificiels … ? Je crois que l’on a compris !

Remarque : si on opte « en dépannage » pour un thé industriel, on évite les thés avec indiqué « arôme(s) » dans la liste des ingrédients. Sans qualificatif « naturel » après, cela induit que l’arôme est artificiel. Produit de synthèse chimique, ce qui le compose est tout sauf naturel…c’est embêtant !

Quelle quantité me correspond ?

La question vous interloque ? Et pourtant il y a une raison à cette interrogation car elle souligne le fait que tous les thés ne sont pas identiques. Si certains thés comme le roïboos peuvent se boire toute la journée, d’autres comme le thé vert nécessitent une consommation plus modérée du fait de ses teneurs non négligeables en caféine : les personnes sensibles à cette substance active doivent s’en méfier ! On évite aussi de le prendre, en grandes quantités, dans certaines situations : avec la prise d’une supplémentation en fer ou lors d’un traitement avec anti-coagulant, ou encore chez la femme enceinte/allaitante.

On recommande, ainsi, de ne pas dépasser 2 à 3 tasses de 250mL (selon la personne) par jour, pour éviter certains effets secondaires déplaisants : anxiété, irritabilité, maux d’estomac ou encore maux de tête.

Important ! La quantité des substances actives générant des effets secondaires déplaisants pour l’organisme sont en fonction de 3 facteurs : la qualité du thé et sa nature, la quantité infusée, le mode de préparation (couple Temps/T°c d’infusion).  On n’hésite pas à demander des conseils en la matière, en maison spécialisée, pour choisir un thé adapté à votre consommation quotidienne, sans risque d’effets indésirables.

Bien entendu, la quantité de caféine dans une tasse de thé vert varie en fonction de la quantité de thé utilisée, de la qualité du thé vert, de la température de l’eau et de la durée d’infusion des feuilles (ou de la poudre dans le cas du thé vert matcha japonais).

Et en version diététique, ça donne quoi ?

Le thé, par nature, est une denrée diététique vous me direz…et vous auriez raison ! Mais il peut devenir énergétique quand il est préparé par certaines enseignes. C’est notamment le cas des thés glacés (ou ice tea) retrouvés en grandes surfaces. C’est pourquoi je vous propose une recette de thé glacé « maison », sans ajout inutile de sucres pour respecter la légèreté naturelle de cette boisson désaltérante !

Thé glacé à la pêche

Ingrédients pour 4-6 personnes

4 pêches de vigne ou jaunes bio

2 citron jaunes bio

1 litre d’eau minérale

2-3 sachets de thé

Remarque : choisissez le parfum que vous voulez…thé vert nature, thé blanc et fleur de cerisier, thé vert jasmin et bergamote, thé vert à la menthe…)

Préparation

  1. On lave les fruits et on les coupe en morceaux ou en tranches, en conservant la peau.
  2. On met un litre d’eau dans une carafe et on ajoute deux sachets de thé.
  3. On laisse infuser au frais pendant une nuit.
  4. Le lendemain, on enlève les sachets de thé de la carafe et on mélange (on peut filtrer le thé glacé si la pulpe des fruits vous dérange)
  5. On sert bien frais (on ajoute quelques glaçons pour conserver son thé bien frais)

Remarque : on n’hésite pas à revisiter la recette avec d’autres fruits, en ajoutant des herbes aromatiques (basilic, menthe, thym…)

Une deuxième idée-recette vous est proposée : la vinaigrette au thé vert. Avec sa saveur exotique, la vinaigrette au thé vert s’adapte parfaitement aux salades de crudités et aux poissons pochés.

Vinaigrette au thé vert

Ingrédients pour 4-6 personnes

2-3 càc de poudre de thé vert (magasin exotique)

25cL d’huile de tournesol ou colza

5cL de vinaigre blanc

5cL de vinaigre de riz

1 pincée de fleur de sel ou sel fin iodé

1 pincée de poivre noir moulu

     +/- 1 cuillère à soupe de moutarde (ou 1 pointe de couteau de wasabi)

     +/- herbes aromatiques

     +/- quelques pistaches concassées

Préparation

  1. Dans un saladier, on mélange le sel et le poivre avec la moutarde.
  2. On ajoute la poudre de thé vert et on mélange bien avec un fouet, pour une parfaite incorporation.
  3. On ajoute les vinaigres et l’huile progressivement et on mélange, au fouet.

Remarque : on n’hésite pas à ajouter des herbes aromatiques, asiatiques ou non, pour décupler le plaisir gustatif (citronnelle, coriandre, estragon…)